Centre d’interprétation

La filature

La Filature de part ses hautes verrières filiformes et sa longue cheminée en tuff est le bâtiment  au caractère industriel le plus affirmé du site. La majorité des équipements du réseau de tuyauterie et de bassines en cuivre a disparu. Il ne reste que les éléments en bois d’entraînement du fil et le sol de pierre, vestige archéologique et énigmatique.

En raison de sa nature aussi bien historique que structurelle, la restauration de la Filature s’avère la plus complexe. L’effondrement d’une partie de la toiture en janvier 2023 et la déconstruction de l’étage des combles qui s’en est suivi ont nécessité la mise en place d’une toiture provisoire. 

Après avoir été imaginé reconvertie en restaurant puis en centre de bien être, la Filature a finalement trouvée sa vocation et deviendra le Centre d’interprétation.

Pour cela il faut lui redonner une enveloppe pérenne.

Le projet de restauration de la Filature a été sélectionné en Rhône-Alpes par la Mission Bern 2023 et fait l’objet d’un appel aux dons lancé par la Fondation du patrimoine.

+ Mission Bern et Appel aux dons de la Fondation du patrimoine

Le projet de restauration de la filature de la Galicière a été sélectionné par la Mission Bern 2023 et fait l’objet d’un appel aux dons la Fondation du patrimoine à lancé

+ Historique

Érigée en 1843 la filature de la Galicière cesse son activité entre 1880 et 1885 en raison de l’épidémie de pébrine. En 1898, le chanoine Crozel la photographie. Elle est à l’arrêt depuis une quinzaine d’année. En 1901, il prend un autre cliché lors du chantier d’agrandissement de l’appartement de la famille qui occupe désormais la moitié du volume de la filature.

Gauche : 1898 | Droite : 1901.

Création d’un centre d’interprétation

+ Wiki : Centre d’interprétation

Un centre d’interprétation est un type de musée particulier qui ne dépend pas d’une collection constituée et dont l’objectif est de mettre en valeur et de faciliter la compréhension, auprès d’un large public, d’un patrimoine singulier et impossible à réunir dans un musée classique, en recourant de préférence aux émotions et à l’expérience du visiteur. Ce type d’espace muséal peut s’appliquer à un lieu de mémoire, une unité écologique, un site naturel ou culturel (paysage, monument, site archéologique ou historique, etc.), un territoire, un personnage, un sujet scientifique ou technique

L’un des objets de l’association les Amis de la Galicière est de favoriser et de promouvoir des études et recherches concernant la sériciculture, l’industrie de la soie, les familles de sériciculteurs, les employés de l’industrie de la soie.

L’Association contribue à la restauration des Ateliers de la Fabrique Haute dont elle a la charge. Elle préside aux études pour la mise en œuvre du Centre d’interprétation. Assistée de spécialistes elle définira les éléments-clés du centre d’interprétation permettant de relayer l’histoire du lieu et celle de la production de soie en Dauphiné, tout en proposant une expérience éducative et informative la plus complète possible.

+ Valorisation

Le centre permettra de valoriser :
– les archives et effets personnels de la famille Crozel (qui a occupé les lieux pendant 200 ans)
– a collection de 600 plaques de verre au gélatino-bromure d’argent, photographies prises par le chanoine Crozel entre 1898 et 1911 et retrouvées dans les greniers.
– les bancs à roulettes, chariots, paniers trafusoires et autres pièces détachées préservées et actuellement stockées hors site

+ Présentation

Le centre permettra de présenter : 
– l’histoire de la sériciculture
– une famille de mouliniers, les Crozel
– le site contextualisé de la Galicière, de l’ère romaine à nos jours
– les actions de l’Association

+ Centre de documentation

Le salon au balcon de la filature sera reconverti en cabinet de lecture qui permettra de consulter dans une atmosphère feutrée de début de siècle, le fonds documentaire de l’Association.

Redonner une enveloppe pérenne à la filature

Suite à l’effondrement récent d’une partie de la toiture, il est urgent de réaliser de gros  travaux de réfection des toitures et des façades.

+ Notice architecturale

Diagnostic
La Filature s’implante dans le prolongement sud de la Fabrique Haute. Elle est construite sur le rocher de molasse. Au niveau du RDC, une petite salle voûtée quelques caves et galeries creusées dans la molasse sont accessibles depuis la cour est. Le niveau principal se trouve donc au niveau du R+1 : accessible du côté sud par le Gruoir, du côté ouest par le chemin de la Galicière et du côté nord par la zone d’habitation implantée dans la Fabrique Haute. L’espace se découpe en deux zones distinctes ; au nord, deux pièces d’un ancien appartement dont la construction a empiété sur l’espace de production (une photographie ancienne de la façade est, antérieure à la fin de l’époque industrielle du site, et les vestiges de sols lié à la Filature retrouvés sous les planchers, attestent de la présence antérieure d’un seul volume) et au sud, l’unique volume subsistant de la Filature, baigné de lumière par les quatre grands châssis métalliques vitrés séparés par des pilastres de tuf.
Les façades sont faites d’une maçonnerie des moellons de tailles variable en pierre calcaire, seuls les pilastres en tuf sont en pierre de taille. En façade est, le remplissage des deux travées nord est assez hétérogène, fait de moellons et de briques. La façade ouest est également composée de sept travées de même composition, les remplissages d’origine étant constitués de bareaudage verticaux en bois.
La charpente du premier état de construction était posée directement sur les piliers de tuf avant d’être surélevée pour offrir un niveau supplémentaire formé d’un plancher en bois portés par des chandelles disposées contre le nu intérieur des façades.
En janvier 2023, la ferme nord de la charpente a cédé entraînant deux travées de la toiture avec elle. Des travaux de déconstruction ont eu lieu en urgence pour garantir la stabilité de la Filature ainsi que la sécurité des habitants. L’ensemble a été arasé au niveau des chapiteaux des pilastres à un niveau proche du premier état de construction.
La porte d’accès à l’appartement de la Fabrique Haute est ornée d’un encadrement mouluré en pierre. Cette disposition semble indiquer qu’il s’agissait de la porte principale du niveau supérieur de la Fabrique Haute avant la construction de la Filature.
Les sols, les murs et des machines de filage en bois, asples, conservent la mémoire de l’activité industrielle de l’espace. Celui-ci comporte principalement deux niveaux de sol. Le niveau supérieur à l’ouest, comporte notamment un pavage de pierres qui couvrent un carneau orienté nord-sud. Ces pierres comportent des empreintes pouvant correspondre au positionnement de bassines pour faire bouillir les cocons, situées à des intervalles identiques aux aspes positionnées sur le niveau inférieur situé côté est. Un aménagement postérieur réalisée en briques de terre cuite et ciment gris, forme une marche entre les deux niveaux et comporte un deuxième carneau parallèle à celui du premier aménagement.
La structure de support en molasse comporte plusieurs galeries creusées et partiellement construites. Celles-ci conservent certains mécanismes permettant le transfert de l’énergie hydraulique captée à l’ouest du chemin vers les machines-outils de la filature et potentiellement d’autre installations. Une partie de ces dispositions s’est effondrée dans l’angle nord-est de l’espace actuel de la filature.
Le projet pour la filature
La toiture de la Filature sera reconstruite suivant une disposition similaire à celle de son premier état, sans surélévation. Les sept fermes prendront appui sur les piliers de tuf et la disposition du dernier état : blochet moisé, jambes de force, entrait retroussé moisé et un tirant métallique. Les tirants d’origine conservés seront réemployés dans la mesure du possible.
La charpente sera isolée en sarking à l’image de la Fabrique Basse. Un système de contre chevrons sera inséré dans l’épaisseur d’isolant pour dépasser en forget de toiture. Ainsi, depuis l’intérieur de la filature, l’ensemble de la charpente – fermes, pannes, chevrons et voligeage – sera visible sans causer de surépaisseur perceptible depuis l’extérieur.
La couverture en tuile canal sera restituée. Les tuiles d’origines, conservées sur le site seront réemployées comme tuiles de couvert. Des tuiles neuves seront être mises en œuvre en comme tuiles de courant. De nouveaux ouvrages de récupération des eaux pluviales seront installées. Un réseau sera créé sur le chemin de la Galicière, le long de la façade ouest et raccordé à un réseau de récupération.
Ce bâtiment avec les ateliers des Fabriques Haute et Basse constituera un des éléments majeurs du dispositif d’immersion dans la mémoire industrielle du site. Ainsi, les façades conserveront leur apparence actuelle sans enduit de finition afin d’en conserver les marques du temps passé. Les maçonneries en moellons et galets seront coulinées, remaillées et rejointées en recherche. Les pierres en maçonnerie de molasse et de tuf altérées seront restaurées et potentiellement remplacées si leur état ne permet pas d’assurer leur rôle structurant. Le site dispose de ces même pierres issues de la déconstruction de la partie supérieure de la filature pouvant être remises en œuvre. De nouveau poteaux dosserets en bois en remplacement des existants, trop altérés, assureront la stabilité des piliers en tuf.
La restitution de la charpente et la mise eu œuvre d’un chaînage bois continu en tête de mur assureront le contreventement et la stabilité des quatre façades.
Le pignon sud et les vides en tête de mur en bas des pentes de toitures seront comblés par un bardage bois qui reprend le modèle de plusieurs anciens bâtiments industriels ou agricoles présents sur la commune de Chatte. En façade ouest, les percements hétérogènes issus de multiples modifications seront conservés et comblés par un bardage de bois au nu intérieur de la façade, en retrait par rapport au bardage continu sous la toiture.
Pour conserver l’atmosphère actuelle de la Filature, les façades intérieures seront traités de la même manière que les façades extérieures et ne seront pas enduites.
Les châssis métalliques seront restaurés, éventuellement complétés et remis en fonctionnement. Leur grande finesse impose le remplacement à l’identique des vitrages à savoir des simples vitrages de faible épaisseur. Les deux claustra de bois seront restaurées.
L’effondrement du sol situé dans l’angle nord-est de l’espace et l’instabilité de la structure de support en molasse seront traités par des reprises en sous-œuvre. La galerie creusée dans la molasse et accessible depuis la Forge sera comblée en sable pour éviter son effondrement. Les autres galeries s’étendant sous la Filature seront étayées ou partiellement comblées pour éviter tout effondrement futur. L’éventrement du sol au nord-est sera conforté par des murs de soutènement en béton évitant l’érosion du front d’effondrement.
Les sols seront restaurés de manière à conserver la lecture du processus de filature de la soie. L’estrade intermédiaire en béton rapportée sera étudiée et purgée si cela s’avère adapté. Pour identifier clairement les éléments patrimoniaux, les zones lacunaires seront reconstituées par un revêtement en briques de terre-cuite contemporaines aux dimensions et finition différentes des tomettes d’origine.

+ Plans

Bientôt…